Logo du CNES
Voies romaines

Introduction
 
Asprenas
 
Numidie
 
Le Col R Donau
 
Toulouse
 
Voie Aquitania
 
Voies et cadastres romains
 
Narbonne-Carcassonne
 
Itinéraires inédits
 
Accueil


 

Voies et cadastres romains
en Narbonnaise occidentale.
 
La voie d’Aquitaine Narbonne - Carcassonne
(2e partie)

Par L.R. Decramer

 

Dans une première partie[1], nous avons montré que la voie d’Aquitaine depuis Toulouse jusqu’à Carcassonne est construite dans la trame de deux centuriations : celle de Toulouse orientée à 29,0° E (ratio 5/9) et celle de Carcassonne-Ouest d’orientation 21,8° E (ratio 2/5). La rupture cadastrale semble se situer aux environs de Castelnaudary (Sostomagus)[2], limite du territoire de la civitas Tolosa et celui du castellum Carcassone. La direction générale de cette “voie des deux mers” est dictée de fait par la topographie des vallées qu’elle emprunte pour franchir le seuil de Naurouze et passer ainsi du versant atlantique au versant méditerranéen. Son tracé rectiligne en baïonnette est en tout point remarquable, puisqu’il emprunte successivement une série de lignes décumanes de ces deux cadastres.

Le principe de construction géométrique et la méthode de recherche qui nous ont permis de retrouver de place en place les traces de sa chaussée, ont été explicités dans cette première partie. Il n’est pas nécessaire d’y revenir. Il est évident que ces découvertes encourageantes nous ont conduit à les poursuivre jusqu’à Narbonne.

Cette section de voie avait déjà été prospectée et les premiers résultats présentés[3]. En particulier, un nouveau tracé dans la région de Saint-Couat a été proposé en fonction des nouvelles données archéologiques et géotopographiques. On concluait que la recherche du cadastre de cette région pourrait conduire à mieux le préciser.


Les centuriations de la colonie de Carcassonne.

- La centuriation Carcassonne Ouest

Ainsi donc, la voie d’Aquitaine s’articule à l’ouest de la ville sur un cadastre d’orientation 21,8° E[4], cadastre qui était en accord avec les observations satellitaires et aériennes sur la vallée du Fresquel[5]. En particulier, la voie qui se confond avec la D 33 est une belle ligne décumane sur près de 3 km près d’Herminis (azimut 111,8°)[6]. Ensuite contrairement à ce qui est indiqué sur la carte IGN (fig. 1)[7], elle n’emprunte plus cette départementale dont le caractère sinueux est peu conforme à la rectitude généralement attendue des viae publicae. Elle traverse en fait, le vallon des Sabartèzes en droite ligne selon une diagonale 1/1 de la trame cadastrale, franchit le ruisseau sur un vieux pont et remonte sans lacet jusqu’au plateau de Salvaza (fig. 1), où l’on retrouve encore quelques indices de son passage après l’aérodrome (fig. 1 et 2).


Fig.1. La voie d’Aquitaine à Salvaza Elle est distincte de la “route de Bram” (carte 1/25 000<SUP>e</SUP>)
Fig.1. La voie d’Aquitaine à Salvaza. Elle est distincte de la “route de Bram” (carte 1/25 000e).


Ce cadastre “Carcassonne Ouest” (ratio mundi 2/5, module ~707 m, fig. 2) s’étend de Castelnaudary jusqu’au plateau de Salvaza[8]. Il ne semble pas trouver son prolongement dans le “Faubourg de Carcassonne”, le centre ville actuel dont le quadrillage des rues est plutôt N-S/E-O (fig. 3).


Fig. 2. La voie d’Aquitaine et le cadastre 2/5<SUP>e </SUP> à l’ouest de Carcassonne (photo Google Earth)
Fig. 2. La voie d’Aquitaine et le cadastre 2/5e à l’ouest de Carcassonne (photo Google Earth)


- La centuriation Carcassonne Est

Cette orientation N/S avait déjà été remarquée par M. Guy[9] dans le parcellaire de la moyenne vallée de l’Aude. A. Perez[10] avait noté lui un parcellaire peu différent à 3,3°/ouest. Pour notre part, les lignes cadastrales N-S du réseau rural comme celui de la “ville basse” (fig. 3) sont nettes. Ce cadastre (ratio 0, module 707 m) nous a servi de guide pour orienter nos recherches, pour retrouver les vestiges de la chaussée romaine et confirmer ainsi son existence.


La voie d’Aquitaine de Carcassonne à Narbonne.

Son tracé général a été explicité[11], il restait à le préciser et à relever ses relations avec ce cadastre.

Secteur Carcasso-Liviana

La chaussée romaine a été reconnue par les archéologues[12] dés la sortie de la Cité par la Porte Narbonnaise. On l’a retrouve route de Berriac (D 303) par l’Impasse des chasseurs mentionnée “voie romaine d’Aquitaine” par l’IGN. Le raccordement devait s’effectuer probablement par l’avenue Jean Moulin qui suit franchement un décumanus est-ouest[13] (fig. 3).


Fig. 3. La voie	d’Aquitaine dans le cadastre N-S de Carcassonne.
Fig. 3. La voie d’Aquitaine dans le cadastre N-S de Carcassonne.


Ce cheminement indépendant de la N 113 est logique. Il évite les contreforts du pech Mary pour rallier au mieux le passage obligé du coude de l’Aude au faubourg de Trèbes[14]. Après avoir suivi deux decumani E/O bien marqués, la voie prend un azimut de 117° sur près de 5 km (diagonale ½ dans le réseau, fig. 4). La chaussée romaine se différencie nettement de la route moderne qu’elle coupe en biais. On trouve de nombreux vestiges sur ce parcours : empierrement exogène dont des schistes noires et des blocs calcaire, imbrices, tegulae et des vestiges d’antiques pontets à la traversée des ruisseaux[15] sous forme de belles pierres taillées (fig. 5).


A la pépinière de Lalande, le terrain est “drainant” sur le passage de la voie selon son propriétaire, contrairement aux marnes alentours du sol naturel. Il n’y a rien d’étonnant, puisque le radier de l’ancienne voie est constitué de grosses pierres et de cailloutis.


Fig. 4. Tracé de la voie romaine à Trèbes (noter les relevés au GPS)
Fig. 4. Tracé de la voie romaine à Trèbes (noter les relevés au GPS)


 

Fig. 5. Appareillage de pierres taillées à la traversée du Merdaux.
Fig. 5. Appareillage de pierres taillées à la traversée du Merdaux.


Il suffit de prendre un point sur la voie en suivant son azimut 117° à la boussole pour la retrouver de place en place sur près de 5 km. La voie est parfaitement rectiligne, jalonnée de quelques puits, reconnaissable dans les vignes par son empierrement exhumé par la charrue jusqu’au prochain coude du fleuve qu’elle contourne avant d’atteindre la mutatio Tricensimum (au 30e mille, fig. 6). Ce site reconnu par les archéologues[16] se situe à 8 milles de Carcassonne et à 30 milles de Narbonne, ce qui justifie son appellation. On a noté près des culées du pont dans le ruisseau de la Bretonne un appareillage de grosses pierres bien taillées qui pourraient être les ruines d’un vieux pont.


A la sortie est de Barbaira, la chaussée est reconnaissable dans les jardins et les vignes par ses matériaux anthropiques (blocs calcaire, cailloutis, fig. 7) et ses matériaux de réfection : tuileaux et autres débris apportés lors des “prestations”[17]. Elle prend une direction ouest/est bien marquée, un decumanus remarquable à plus d’un titre (fig. 6)


Le decumanus de Narbonne (fig. 6)


Ce parallèle (N 43.1864°) que nous retrouverons plusieurs fois sur le tracé de la voie, passe exactement par la place Bistan, le forum de Narbo. C’est aussi le caput viae de la voie d’Aquitaine[18] et fort probablement le locus gromae de cette centuriation de Narbonne.


Fig. 6. Le parallèle	de <I>Narbo</I> à <I>Tricensimum </I>(en noir le décumanus, en bleu la voie, en rouge le cadastre).
Fig. 6. Le parallèle de Narbo à Tricensimum (en noir le décumanus, en bleu la voie, en rouge le cadastre).


Fig. 7. Cailloutis et débris de tuiles dans la vigne.
Fig. 7. Cailloutis et débris de tuiles dans la vigne.


C’est sur ce tronçon qu’a été retrouvé le milliaire de Tetricus (CIL XVII/2, n°299) dans le champ de “l’homme mort” près de l’actuelle station GSO. Cette borne indique 9 milles de Carcassonne[19] (fig. 34) en accord avec sa distance réelle (13,50 km) et son emplacement par rapport à Tricensimum à un mille en aval. La chaussée identifiable dans les vignes par ses matériaux, est rectiligne sur 2,5 km jusqu’à Capendu (fig. 8).


Fig. 8.	La voie d’Aquitaine à <I>Liviana</I>.
Fig. 8. La voie d’Aquitaine à Liviana.


Elle quitte ensuite ce décumanus qui ne se confond en aucun cas avec la N 113[20], pour couper au plus droit les méandres de l’Aude et atteindre le lieu-dit “vieux village” près de Pertuzac. Liviana, ce vicus de la Table de Peutinger, se situe à 12 milles du castellum et à 3 milles de la borne IX[21]. Les vestiges sont nombreux, dispersés de part et d’autre de la voie sur plus de 9 ha (fig. 9). Les matériaux de la chaussée sont encore visibles dans les vignes ou les friches.


Fig. 9. Le site	probable de <I>Liviana</I> près de Pertuzac.
Fig. 9. Le site probable de Liviana près de Pertuzac.


Secteur Liviana–Usuerva.

Ce parcours[22] est présenté (fig. 10) dans sa grille cadastrale en accord avec les lignes cardines du parcellaire. La chaussée est parfaitement discernable en bordure de vigne près de Barthe. On note au nord de la voie, la présence d’une villa[23] proche du fleuve et d’un autre établissement sur la voie même à Sainte-Marie où plusieurs débris d’amphores (fig. 11) ont été exhumés par les travaux viticoles. Dans cette moyenne vallée de l’Aude, la voie rectiligne évite les larges méandres du fleuve, mais doit franchir à gué plusieurs ruisseaux dont le Rec Nègre qu’on aborde par une légère rampe. Un vieux chemin contourne le grand coude (flexus), puis traverse l’Azagal (fig. 12). C’est probablement dans cette zone que Cros Mayrevieille[24] avait vu la borne d’Auguste[25] jetée dans le ruisseau pour en faciliter le passage[26]. Les traces de la voie romaine à l’entrée de Saint-Couat sont visibles, ainsi que le fac-similé (fig. 13) de la borne d’origine qui se trouvait initialement dans son église, conservée aujourd’hui au musée de Narbonne.


Fig. 10. <I>Liviana</I>	et la voie dans la moyenne vallée de l’Aude.
Fig. 10. Liviana et la voie dans la moyenne vallée de l’Aude.


Fig. 11. Débris d’amphores à Sainte-Marie.
Fig. 11. Débris d’amphores à Sainte-Marie.


A partir de Saint-Couat, la route s’éloigne du fleuve pour contourner le bassin marécageux de l’Azagal et se diriger vers le col de Moux. Elle longe le pied des mourels, passe par le site gallo-romain de Flexus[27], franchit le ruisseau Saint-Pierre (nombreux débris de tuiles et briques romaines) et emprunte une limite administrative avant d’atteindre le carrefour de la D 65.


Fig. 12. La voie romaine près de Saint-Couat.
Fig. 12. La voie romaine près de Saint-Couat.


Toujours perceptible dans les vignes par ses éléments exogènes, elle contourne le pech Mascarou abandonnant le chemin agricole du collet pour rejoindre la D 1113 (ex N 113) où elle est mise au jour dans le fossé par une coupe transversale caractéristique (Va 17, fig. 14). Cette partie de voie a déjà été signalée par R. Aymé[28].


Fig. 13. Retouches du fac-similé de la borne d’Auguste par le mouleur.
Fig. 13. Retouches du fac-similé de la borne d’Auguste par le mouleur.


C’est probablement dans ces environs que la borne XX d’Auguste (CIL XVII/2 n°298) devait se trouver (fig. 14). On retrouve la chaussée romaine dans un talweg où une coupe est remarquable[29]. Le cheminement, toujours par tronçons linéaires, franchit le col de Moux pour se diriger vers Conilhac - Corbières à quelques mètres au nord de la route nationale. Elle réapparaît encore par une autre tranche dans le fossé de la route[30] (fig. 15) près du pont de l’Hoste où se remarquent quelques pierres taillées dans le ruisseau. La voie reprend dans Conilhac-Corbières le parallèle de Narbonne, ce decumanus maximus (fig. 16) où ses vestiges sont encore visibles[31].


Fig. 14. Le	franchissement du col de Moux (en noir le parallèle de Narbonne).
Fig. 14. Le franchissement du col de Moux (en noir le parallèle de Narbonne).


Fig. 15. Blocs calcaires du hérisson près du pont de l’Hoste.
Fig. 15. Blocs calcaires du hérisson près du pont de l’Hoste.


Le tracé bifurque ensuite dans le rapport ¾ pour contourner le Pech Tignoux à flanc de coteau en évitant le bassin marécageux de Fontcouverte (fig. 16). Parmi ses nombreux vestiges se remarque un cailloutis rouge de la bande de roulement provenant de la carrière de la Rousselle toute proche (fig. 17). La voie traverse le ruisseau des Juifs[32] pour atteindre Gaujac - Usuerva[33], mutatio dont les ruines disparaissent peu à peu dans la nouvelle zone industrielle. On retrouve ses traces au parc de Gaujac (puits). Usuerva est à 16 milles de Narbonne selon la Table de Peutinger et Hosuerbas à 15 selon l’Itinéraire du pèlerin. En fait, cette station se situe entre ces deux bornes à environ 15,5 milles, ce qui pourrait expliquer cette différence dans les textes.


Fig. 16. Le “<I>decumanus</I>	de Narbonne” à Conilhac.
Fig. 16. Le “decumanus de Narbonne” à Conilhac.


Fig. 17. La voie franchit le seuil de Moux (carte géologique BRGM).
Fig. 17. La voie franchit le seuil de Moux (carte géologique BRGM).


Section Usuerva – Narbo

A la sortie de Gaujac, la voie emprunte le “chemin des Romains” jusqu’au carrefour de Luc (tegulae et empierrement en bordure de route). Elle bifurque au carrefour par une diagonale parfaite 1/1 de la grille cadastrale pour se maintenir à cheval sur la crête qui sépare les versants de l’Orbieu, des Jourres et de l’étang de Fabre (fig. 18). Elle ne prend pas en face, contrairement à ce que l’on peut imaginer, le chemin agricole qui conduit aux abrupts d’un ancien méandre de l’Orbieu. La chaussée encore identifiable par ses éléments anthropiques est jalonnée de plusieurs puits, ces abreuvoirs indispensables à l’époque aux chevaux et aux voyageurs.


Fig. 18. La	Voie d’Aquitaine près d’<I>Usuerva</I>. Quelques	vestiges pointés au GPS.
Fig. 18. La Voie d’Aquitaine près d’Usuerva. Quelques vestiges pointés au GPS.


Au Plat de Beyret (fig. 18), la voie suit plus ou moins la D 24, appelée elle aussi le “chemin des Romains”[34] selon la tradition (indices en bordure dans les vignes), traverse Cruscades pour continuer en droite ligne côté nord de la route (puits, nombreuses traces, fig. 19) jusqu’au coude de l’Orbieu, non loin du pont d’Ornaisons (fig. 20).


Le tracé est dicté ici aussi par la topographie. Il évite au sud les méandres de l’Orbieu et le bassin du Lirou et son chapelet d’étangs au nord. Il est hors de question de prendre la grande ligne décumane, celle-ci sécante tous les méandres (en noir fig. 20). Ensuite, la voie[35] reconnaissable dans les vignes franchit l’Orbieu près de la Rougeante (fig. 20 et 21). Cet affluent de l’Aude est soumis à de violentes crues[36] et ses rives escarpées et affouillées interdisent la construction d’un ouvrage d’art.


Fig. 19. Cruscades.	Couvercle du puits condamné et borne cadastrale sur la voie romaine.
Fig. 19. Cruscades. Couvercle du puits condamné et borne cadastrale sur la voie romaine.


Fig. 20. La voie d’Aquitaine et son cadastre à Cruscades. En noir, le “<I>decumanus </I>” de Narbonne.
Fig. 20. La voie d’Aquitaine et son cadastre à Cruscades. En noir, le “decumanus ” de Narbonne.


La traversée devait probablement s’effectuer sur des carrassières[37], ces radeaux flottants qu’on abordait vraisemblablement par des rampes Il subsiste une telle rampe sur la berge (fig. 21), mais il n’est pas certain qu’elle soit d’époque. On retrouve sans difficultés de nombreuses traces de l’autre côté de l’Orbieu.


Fig. 21 Traversée de l’Orbieu.
Fig. 21 Traversée de l’Orbieu.


Fig. 22. La voie d’Aquitaine à la traversée de l’Orbieu. Noter encore sa rectitude.
Fig. 22. La voie d’Aquitaine à la traversée de l’Orbieu. Notez encore sa rectitude.


La voie, après avoir franchi plusieurs talwegs (vestiges d’un pont sur le ruisseau des Balmades, fig. 22), s’engage en droite ligne en direction du col de la Muette. Ce collet facile d’accès permet de rejoindre le vallon des Clottes (fig. 23). Elle prend alors un azimut de 135,0° diagonale parfaite 1/1 dans la grille. La chaussée bien visible par ses vestiges passe près d’un talus de pierres. Il est surélevé de quelques dizaines de centimètres, légèrement en biais dans une zone particulièrement humide (visible sur la photo aérienne 23). Ce talus, hors axe de la voie, a probablement été rajouté pour dévier localement le trafic de cette zone boueuse. Elle reprend ensuite le même azimut jusqu’à une limite administrative signalée par une borne (BN 18 aujourd’hui enlevée) appartenant à une série de bornes du territoire de Montredon. La voie contourne la Roche Tignouse pour atteindre un point remarquable de la centuriation (10e centurie du decumanus maximus[38]) et reprend ce “parallèle de Narbonne” (fig. 24). Elle passe à la Croix Blanche[39], puis borde un fossé de drainage. Les vestiges sont nombreux : débris de tuile et de poterie et surtout empierrement anthropique du hérisson (calcaire bleuté local, grès et quartzite provenant de la carrière du Castellas[40]). On la retrouve dans les vignes après la zone industrielle au “Pont des Charettes”, puis près de Saint-Roch sous le nom de “cami ferrat”[41].


Fig. 23. Traces dans le vallon des Clottes.
Fig. 23. Traces dans le vallon des Clottes.


Le tracé est caractéristique du plan cadastral : il quitte la décumane principale pour éviter des pechs rocheux et se dirige vers un 5e décumanus dans le vallon de Cap de Pla (fig. 24). Ce cheminement est dicté par la topographie, un goulet étroit entre les monts et le ravin du Rec de Veyret que l’aqueduc de Narbonne[42] emprunte également. Les vestiges de la chaussée sont bien visibles près de l’aqueduc, ils réapparaissent de l’autre côté de la voie ferrée près de son chemin de service.


Fig. 24. La voie et	le <I>decumanus maximus</I> à Montredon. (Noter quelques	relevés des vestiges au GPS).
Fig. 24. La voie et le decumanus maximus à Montredon. (Notez quelques relevés des vestiges au GPS).


C’est en bordure de ce chemin qu’une borne cylindro-conique a été relevée (fig. 25). Un cadre est gravé, mais aucune écriture ne permet de la dater, son emplacement correspond environ au 3e mille[43]. Tandis que l’aqueduc reste “à niveau”, la voie s’engage dans l’oliveraie du domaine de Verdun qui surplombe le profond ravin du Veyret. Une rampe creusée dans la petite falaise permet d’accéder au vallon[44]. La chaussée est encore visible dans ce chemin broussailleux, (débris de tegulae enchâssés dans les blocs du hérisson[45]).


Fig. 25. Borne de Saint-Roch.
Fig. 25. Borne de Saint-Roch.


La voie s’engage alors sur un long decumanus (le 5e) qui conduit dans les faubourgs de Narbonne. Elle devait probablement longer le Rec de Veyret, mais aujourd’hui le terrain est fortement bouleversé par le ravinement et les travaux de protection contre les inondations. Ses traces sont remarquées rive gauche dans les terres en friche ou les vignes (fig. 26), plus particulièrement par une coupe caractéristique au niveau d’un chemin vicinal (fig. 27) : blocs calcaire bleuté dont certains taillés, débris de poterie enchâssé qui permet de la dater. La chaussée est large de 7 pas[46], ce qui paraît normal dans une agglomération (nombreux vestiges d’habitat, fig . 26).


Fig. 26 Entrée dans Narbonne depuis Cap de Pla.
Fig. 26 Entrée dans Narbonne depuis Cap de Pla.


Fig. 27. Coupe de la chaussée à l’entrée de Narbonne.
Fig. 27. Coupe de la chaussée à l’entrée de Narbonne.


Une belle allée dans les vignes[47] souligne encore son existence dans la ville (fig. 28). On perd sa trace dans les derniers jardins près du nœud ferroviaire. La jonction avec la voie Domitia devait probablement se faire non loin de l’Hôtel Dieu[48] (nécropole du IV/Ve siècle[49], fig. 29). On notera que cette arrivée de la voie d’Aquitaine dans Narbonne et son raccordement avec la Domitia ne correspond pas au tracé supposé par les auteurs de la via Domitia[50]. Cette dernière traverse la Robine (pavage porte Aiguière) pour s’enfiler rue Droite et atteindre le forum où il faudrait placer le comput de la voie et, peut-être, le locus de la centuriation[51]. Ce point central se situe place Bistan, à l’angle S-E de l’Area près de l’ancien couvent des Bernardines, en accord avec le plan de la cité antique[52] (fig. 30).


Fig. 28. Entrée de la voie d’Aquitaine dans Narbonne.
Fig. 28. Entrée de la voie d’Aquitaine dans Narbonne.


Fig. 29. La voie d’Aquitaine dans Narbonne.
Fig. 29. La voie d’Aquitaine dans Narbonne.


La centuriation Narbonne - Carcassonne.

Ainsi, cette centuriation N-S / E-O qui s’étend de Narbonne jusqu’à Carcassonne, aurait servi de cadre à la réalisation de cette voie d’Aquitaine. Ce n’est pas étonnant puisque la direction générale pour se rendre à Carcassonne depuis la capitale provinciale est plein ouest (fig. 31). Celle-ci reste toujours en relation simple dans la trame en empruntant le decumanus maximus de Narbo à plusieurs reprises.


Cette observation est essentielle. Les arpenteurs romains ont suivi le parallèle géographique N 43,18647° passant par l’angle du forum. On le retrouve sur la voie à Montredon-des-Corbières (fig. 24), à Gaujac (Usuerva, fig. 18), à Conilhac-Corbières (fig. 16) et enfin de Capendu à Barbaira (Tricesimum, fig. 6), c'est-à-dire jusqu’à plus de 30 milles (45 km) de l’origine. Il faut convenir que ces géomètres savaient respecter leur orientation sur de longues distances avec une précision étonnante pour l’époque.


Fig. 30. Le forum de Narbonne (D.A.O. Dellong). L’<I>Area</I>, le comput, le	<I>decumanus maximus</I> et la voie romaine sur la vue GE.
Fig. 30. Le forum de Narbonne (D.A.O. Dellong). L’Area, le comput, le decumanus maximus et la voie romaine sur la vue GE.


Les cadastres de Narbonne. Un foisonnement de réseaux.

Les cadastres de la Narbonnaise ont fait l’objet de nombreuses études et de publications dont il n’a pas lieu de dresser ici son abondante bibliographie. En résumé, cinq réseaux ont été répertoriés[53] :

  • Narbonne A orienté à 4,5° E,
  • Narbonne B orienté à 21,25° E,
  • Narbonne C orienté à 17,5° E,
  • Narbonne D orienté à 32,0° E,
  • Narbonne E orienté à 39,5° E.

A ceux-ci viennent s’ajouter les cadastres de Carcassonne et de Béziers A[54] d’azimut strictement N-S. A notre avis, la présente centuriation Narbonne-Carcassonne correspond au réseau “Narbonne A”. Ainsi, nous n’en inventons pas un nouveau, simplement nous le précisons par de nouvelles méthodes[55]. Cependant, son “inventeur”[56] voyait son extension de Lespignan à l’est jusqu’à Lézignan à l’ouest. Selon les lignes du parcellaire, on le circonscrira aujourd’hui entre Narbonne et Carcassonne sans débordement à l’est.


Fig. 31 Narbonne, la sortie de la voie d’Aquitaine en direction de Cap de Pla.
Fig. 31 Narbonne, la sortie de la voie d’Aquitaine en direction de Cap de Pla.


Puisque les voies romaines s’inscrivent régulièrement dans les cadastres, il est d’importance de savoir sur lesquels d’entre eux la voie Domitia aurait pu être construite. Dans une étude antérieure sur les plans gravés d’Orange, nous avons noté que la Domitia se trouve en stricte relation près de Nîmes avec le cadastre d’Orange - Nîmes A[57] orienté à 32,0° O (symétrique de “Narbonne D”). En particulier, on a remarqué que son point cadastral SD 20 - DM 0[58] et le forum de Narbonne sont sur un même decumanus et distant de 210 centuries (fig. 32). Cette coïncidence d’orientation (58,0°) et de distance entre ces deux points selon une loxodromie ne semble pas fortuite. On pourrait peut-être retrouver ici l’axe central autour duquel la Domitia aurait été conçue, au même titre que le decumanus maximus de Narbonne - Carcassonne a servi de directrice à la Via Aquitania. Cette hypothèse est attrayante, car cet axe “géodésique” (fig. 32) entre Nîmes et Narbonne permettait aux géomètres romains d’harmoniser et de coordonner l’ensemble des centuriations de la Narbonnaise centrale. Cet exemple n’est pas unique, puisque le cardo maximus des 3 plans d’Orange[59] a servi de référence entre Montélimar et Tarascon, et que le decumanus maximus de Narbonne en est l’axe directeur pour la centuriation Narbonne - Carcassonne.


Fig. 32. Narbonne : ses deux <I>decumani</I> et les voies <I>Domitia </I>et <I>Aquitania</I>.
Fig. 32. Narbonne : ses deux decumani et les voies Domitia et Aquitania.


En résumé, trois grands axes majeurs se dessinent en Narbonnaise : un axe nord-sud (-1/10e exactement, fig. 33) dans la vallée du Rhône selon le kardo maximus du cadastre B d’Orange, un axe est-ouest (0°) entre Narbonne et Carcassonne en Narbonnaise occidentale (fig. 32), et enfin probablement un axe sud-ouest/ nord-est (exactement 8/5e, fig. 32) en Languedoc selon un decumanus du cadastre A d’Orange. Cette dernière hypothèse ne préjuge en rien des divers cadastres que traverse la via Domitia, simplement que ceux-ci devraient s’articuler autour de cet axe unique de référence. Ce sujet de thèse nous paraît fort prometteur, mais il sort du cadre étroit de cette présentation.


Fig. 33. Les 3 plans cadastraux d’Orange.
Fig. 33. Les 3 plans cadastraux d’Orange.
Remarquez l'axe directeur N-S (exactement 1/10) sur lequel s'articulent les trois cadastres.


L’itinéraire Narbonne - Carcassonne.

Nous avons comparé (fig. 34) le tracé proposé à l’itinéraire de la Table de Peutinger et celui du pèlerin en retenant un mille romain de 1500 m +/- 10 m. La localisation des mutationes est en accord avec les textes. En particulier, Usuerva (Hosverbas) se situe bien entre le 15e et le 16e mille de Narbonne, tandis que Liviana serait non loin de Capendu, entre Pertuzac et Roque Sole.


            Total
Table Peutinger
MP
Narbone Usuerva
XVI
Liviana
XI
  Carcassione
XII
XXXIX
Itinéraire hiérosolomytain
MP
Civitas
Narbone
Mutatio
Hosverbas
  Mutation
Tricesimum XV

(XXX Narbone)
Castellum
Carcassone

VIII
XXXVIII
Localisation Narbonne
Forum
Gaujac
Près Lézignan
Pertuzac
Près Capendu
Barbaira Carcassonne
Cité
1 MP = 1500 m
Distance (Km) 0 23,5 39,8 45,1 57,0 57,0<57,0<58,5

Fig. 34. Tableau des stations et des distances (CIL XVII-2)


Trois milliaires ont été retrouvées sur ce parcours dont la borne de Tetricus (CIL XVII/2, n° 299) trouvée en place[60]. Sa distance de 9 milles de Carcassonne est en accord avec sa lecture[61] (fig. 35). Les deux autres bornes d’Auguste (an 13/14) dont le point zéro[62] se trouvait à l’angle de l’area de la place Bistan, avaient été transportées dans l’église de Saint-Couat. Une (n°298a) coupée et placée dans le gué de l’Azagal est aujourd’hui perdue, la seconde dont une copie se trouve devant l’église de Saint-Couat (fig. 13) est conservée au musée de Narbonne. On a remarqué aussi que l’emplacement théorique des milliaires correspond souvent à des points singuliers de la voie romaine : limites administratives ou carrefours et parfois à des croix ou des calvaires. La Croix Blanche de Montredon par exemple se trouverait au 5e mille et la borne (routière ?) de Saint-Roch au 3e mille (fig. 24).


Fig. 35. Milliaire de Barbaira. On lit à la 7<SUP>e</SUP> ligne<br />
	K I C I X (X en partie brisé par la cassure à droite).
Fig. 35. Milliaire de Barbaira. On lit à la 7e ligne
K I C I X (X en partie brisé par la cassure à droite).


Fig. 36. Le point zéro des routes de France à Paris.
Fig. 36. Le point zéro des routes de France à Paris.



En conclusion, il est possible de proposer un tracé conforme aux Itinéraires antiques en accord avec la centuriation de Narbonne et aux relevés archéologiques. La voie d’Aquitaine est présentée ici en quatre sections :

Carcasso - Tricensimum (fig. 37),

Tricensimum - Flexus (fig. 38),

Flexus - Usuerva (fig. 39)

Usuerva - Narbo (fig. 40).


Fig. 37. Section <I>Carcasso-Tricensimum </I>(carte BRGM)
Fig. 37. Section Carcasso-Tricensimum (carte BRGM)

Fig. 38. Section <I>Tricensimum-Flexus</I> (carte BRGM)
Fig. 38. Section Tricensimum-Flexus (carte BRGM)

Fig. 39. Section <I>Flexus-Usuerva</I> (carte BRGM)
Fig. 39. Section Flexus-Usuerva (carte BRGM)

Fig. 40. Section <I>Usuerva-Narbo </I> (carte BRGM)
Fig. 40. Section Usuerva-Narbo (carte BRGM)


La rectitude de la voie et son imbrication géométrique dans la trame cadastrale sont étonnantes (fig. 41). Comment les géomètres pouvaient-ils conserver une telle orientation sur de si grandes distances ? Il importe donc d’examiner, s’ils suivaient dans leurs levers une loxodromie ou une orthodromie.


Fig. 41. Le <I>decumanus</I> <I>maximus</I> de Narbonne et la voie d’Aquitaine (image GE).
Fig. 41. Le decumanus maximus de Narbonne et la voie d’Aquitaine (image GE).


Loxodromie ou orthodromie ?

La question n’est pas triviale. En effet, lorsque des cadastres s’étendent d’est en ouest surtout aux hautes latitudes, se pose irrémédiablement un problème de convergence des méridiens[63]. L’orthodromie est la plus courte distance d’un point de la Terre à un autre, elle suit un grand cercle. C’est la route calculée par un GPS de nos jours. La loxodromie au contraire est une navigation à cap constant (comme les marins d’autrefois). Sa courbe sur la sphère terrestre est une hélice qui s’enroule autour du pôle.


L’orthodromie, cette courbe mathématique, est généralement inaccessible sur le terrain, sauf par des visées très lointaines. Ce n’était guère possible à l’époque sans lunette de visée et sans base de trigonométrie permettant le calcul des côtés d’un triangle quelconque (indispensable pour connaître les distances). On sait par ailleurs grâce au corpus gromatique que les géomètres vérifiaient la fermeture de leur triangle (claudere quintarius) et se recalaient régulièrement sur le méridien local pour maintenir leur azimut au moyen d’une équerre. Que constatons-nous ? La voie suit strictement ici un parallèle, c'est-à-dire une direction E-O. A contrario s’ils avaient suivi un grand cercle, la voie serait plus au sud. C’est le point noté “ortho 60”, situé à 60 centuries de Narbonne calculé au GPS (fig. 42). Il se différentie nettement toutes erreurs confondues, de la voie et du parallèle de Narbonne. Les arpenteurs romains suivaient donc bien une loxodromie.


Fig. 42. La voie romaine à <I>Tricesimum</I>, le parallèle de <I>Narbo</I> et le point orthodromique 60 bien distinct.
Fig. 42. La voie romaine à Tricesimum, le parallèle de Narbo et le point orthodromique 60 bien distinct.


Conclusions

Pour la première fois, le présent site fait état d’une cartographie complète de la via Aquitania depuis Narbonne, la capitale de la Narbonnaise jusqu’à Toulouse. Cet axe routier majeur qui permettait de relier la Méditerranée à l’Océan par l’“isthme gaulois” est désormais mieux connu dans son tracé et dans son environnement. On ne soulignera jamais assez le haut degré professionnel des géomètres- géodésistes romains. Par leurs levers, ils ont su dresser des cartes quadrillées (formae) détaillées de leurs colonies. Ces cadastres parfaitement orientés dans l’espace ont servi de trame directrice aux constructeurs de route. La voie d’Aquitaine, comme probablement les autres grandes viae publicae, s’inscrit régulièrement ici dans trois centuriations distinctes : celle de Narbonne, de Carcassonne et enfin celle de Toulouse. De façon remarquable, la voie emprunte souvent une succession de decumani et de diagonales précises, d’où la rectitude remarquée de ses longs tronçons linéaires.


La méthode employée que certains trouveront peut-être trop géométrique et pas assez “morphologique”, a permis de révéler cette voie étape après étape. Elle est notablement indépendante de s’ancienne ”route de Narbonne“, l’ancienne N 113. Les découvertes archéologiques réalisées le long de son parcours sont un gage de sa validité. Nous espérons que d’autres chercheurs viendront les valider ou les préciser. A ne pas en douter, la méthode “voie versus cadastre” préconisée ici possède une rigueur toute scientifique. Géométrique et géodésique par essence, la voie est tirée en droite ligne dans la trame cadastrale ; sa recherche est donc prédictible. Ici pas de supputations, ni de gloses de style, on ne trouve pas par hasard. On sait ce que l‘on cherche et où l‘on va. Cette géographie historique relève ici des sciences exactes.


Un des apports les plus innovant, nous semble t-il, concerne probablement l’influence que cette voie et ces centuriations ont eu sur leur environnement : structure des agglomérations, parcellaire rural, mise en valeur du territoire et occupation du sol. Ces trames cadastrales ouvre un champ d’application à de nombreuses autres recherches : connaissance de cette voie vers Bordeaux, compréhension des implantations des sites gallo-romains de la région ou application de cette méthode à d’autres voies, la via Domitia en particulier dont la notoriété n’empêche pas l’existence de nombreuses lacunes sur son tracé. Enfin, il nous[64] paraît important de souligner que des efforts de conservation et de mise en valeur de ce patrimoine devraient être accomplis. Ceci relève des autorités compétentes régionales ou locales.


Toulouse Septembre 2008





1 L.R. Decramer. Voies et cadastres romains : une harmonie géométrique universelle. La voie d’Aquitaine et les centuriations de la Narbonnaise occidentale. http://voies.archeo-rome.com/voies05.html

2 Il n’y a pas “un réseau de Castelnaudary” (G. Chouquer, F. Favory. Les arpenteurs romains, 1992, p. 135) mais deux, ce qui clôt les controverses à son sujet.

3 La voie romaine de Narbonne à Carcassonne. Etude géotopographique et archéologique. http://voies.archeo-rome.com/voies04.html

4 Ibid 1. Une centuriation de Narbonnaise occidentale.

5 M. Darbandi. Une méthode d’analyse des images aériennes pour l’étude géotopographique des paysages. Thèse à l’Université du Mirail, 1979,

6 Ibid. 1. Secteur Cedros- Carcasso.

7 Cela souligne le côté innovant de la méthode.

8 Il est de la compétence des historiens de Carcassonne de trouver la raison de ces fines en sortie ouest de leur ville.

9 M. Guy. L’apport de la photographie aérienne à l’étude de la colonisation antique de la Province de Narbonnaise, Colloque international d’archéologie aérienne, Paris, 1964, p. 117-129.

10 A. Perez. Les cadastres antiques en Narbonnaise occidentale, RAN, suppl.29, 1995, p. 99-103.

11 L. R. Decramer. La via Aquitania entre Méditerranée et Atlantique. L’Archéologue, dossier Voies romaines, n° 93, déc. 2007- janv. 2008.

12 Vestiges au carrefour des rues Trivalle et Combéléran. M. Passelac. Carcassonne romaine : observations sur l’organisation urbaine dans la cité et ses abords. SESA, 2001, p.45-60.

13 Hypothèse qui pourrait s’avérer bien utile pour une surveillance lors de travaux de réfection prévus sur cette avenue.

14 Indices de la chaussée romaine (tegulae, empierrement) au pied du Moural du Seigneur (N 43.20718° E 002.42110°)

15 En particulier, le fossé de l’Horte, le ruisseau au point Flo2 (N 43.19365° E 002.46651°) et enfin le franchissement du Merdaux sous le pont actuel (noté Pont RR1 (fig. 6). Tous ces vestiges sont parfaitement alignés sur l’azimut 116,6°.

16 Dossier INRAP. Méthodologie et problématique. Un problème d’identification du site : Tricensimum ou simple ferme (p. 17).

17 C’est ainsi que les Anciens appellent ces obligations de remise en état des chemins et routes communales.

18 Comme pour la cité de Toulouse.

19 On a lu : K(arcaso) I(ulia) C(olonia) IX au lieu de XI CIK donné par le CIL (XVII/2 n° 299). La borne était à 9 milles de Carcassonne et non pas 11 milles (voir http://voies.archeo-rome.com/voies04.html).

20 La chaussée est visible à l’entrée de Capendu au sud de la voie ferrée : N 43.18636° E 002.54571°

23 Nombreuses tegulae, adduction d’eau, etc.: N 43,1969°, E 2,5832°

24 Cartulaire de Mahul, tome I, 1864, p. 379 et P. Tournal. Bull. monumental 29, 1863, p. 839.

25 CIL XVII/2, n° 298a. Sa distance depuis Narbonne est incertaine, on pourrait avoir XXIIII ou XXIII. Son emplacement (fig. 12) se trouverait près de Saint-Couat.

26 Les recherches en surface conduites avec M. Le Maire de Saint-Couat sont restées vaines, cela nécessiterait des moyens plus importants.

27 J. Euzet. Problèmes archéologiques dans le Lézignanais occidental. BSESA, 1967, t. LXVIII, p. 173.

28 R. Aymé. Tracé de voie antique sur les communes de Conilhac - Corbières, Fontcouverte et Moux (Aude), d’après les indices de terrain. BSESA, 2002, CII, p. 38.

29 UTM 31T: 0474780 ; 4781055 m

30 N 43.18635° E 002.70732°

31 Va 7 sur la photo 15 : 43.186370° ; 2.711820°

32 Appareillage de belles pierres taillées.

33 J. Euzet. Recherches sur la Voie d’Aquitaine. A la découverte d’Hosuerbas. BCAN, XXIV, 1957-59, p. 177

34 J. Euzet. Recherches sur la Voie d’Aquitaine. . Le “Pla de Beyret de Cruscades. BCAN, XXIV, 1957-59, p. 184-186.

35 R. Aymé. Tracé de voie romaine sur les communes d’Ornaisons et de Névian. B. SESA, 2005, CV, p. 35- 41.

36 “L’Atax (Aude) …n’est jamais navigable, lorsqu’il est gonflé des pluies d’hiver, il monte d’ordinaire tellement qu’il ne peut plus contenir ses propres eaux”. Pomponius Mela, Chorographia, 81.

37 J. Euzet. Les carrassières en pays narbonnais. BSESA, 1963, t. LXIV, p. 27-31.

38 CK ou VK 10, DM, point noté para 10 (fig.  24)

39 Elle correspondrait au 5e mille de Narbonne, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

40 Selon les informations de M. A. Monestier de Montredon que nous remercions.

41 Laurent- Mathieu. Petite étude sur les vestiges gallo-romains dans la partie orientale du Minervois. B. SESA, 1930, t. 34, p. 69-95.

42 Ce passage obligé est repris de nos jours par la route nationale, la voie ferrée et la robine de Montredon.

43 Ce n’est pas un milliaire. Cette borne se trouvait sur l’ancien “chemin de Narbonne”.

44 R. Chevallier. Les voies romaines. Caractéristiques des voies romaines. Ed. Picard, 1997, p. 107.

45 N 43.17947° ; S 2.96210°. Une variante empruntant l’ancien “chemin de Narbonne” proche de l’aqueduc est aussi possible.

46 Largeur ~12 m ; hauteur visible du radier ~40 cm, sous 20 cm de limon. Position : N 43.17983° E 002.97448°.

47 Elles sont rabougries sur ce sol caillouteux (galets, tuf, calcaire de carrière, débris de tuiles et d’amphores).

48 E. Dellong et al. Carte archéologique de la Gaule. Narbonne 11/1, 2002, p. 185- 187. Le tracé proposé ici n’est pas en accord avec l’hypothèse retenue par ces auteurs.

49 Les nécropoles sont généralement établies en bordure des voies, ce qui confirmerait le tracé proposé.

50 G. Castellvi et al. Voies romaines du Rhône à l’Ebre : via Domitia et via Augusta. Doc. D’Archéologie Française, 1997, n° 61, p. 48, fig. 18.

51 43.18647° ; 3.00635°.

52 Ibid.48. p. 139 et plan annexé.

53 G. Chouquer. Répertoire topo bibliographique des centuriations de Narbonnaise. RAN, 26, 1993, p. 87-98.

A. Perez. Les cadastres en Narbonnaise occidentale. RAN, suppl. 29, 1995.

54 M. Clavel. Béziers et son territoire dans l’Antiquité. Paris, 1970, p. 414-420.

55 La méthode classique du calque plaqué sur une carte entraîne certaines imprécisions.

56 G. Chouquer, ibid. 51, p. 92.

57 L. Decramer et L. Lapierre. La centuriation de la colonie romaine de Nîmes, d’après le plan cadastral retrouvé à Orange. Archéologie en Languedoc, n° 29, 2005, p. 70, fig. 7, ou http://orange.archeo-rome.com/orange02.html

58 Ces coordonnées étaient inscrites sur le plan gravé de Vespasien.

59 Ibid. 57, p. 77, fig. 11 : les 3 cadastres d’Orange. Une harmonie remarquable.

60 N 43.18635° ; E 2.52576°, près de l’actuelle station GSO.

61 A la 7e ligne, on lit : KIC IX : K(arcaso) I(ula) C(olonia) (milia passuum) IX (9). Certains voudraient lire XXIX (29 milles de Narbonne), il paraît difficile de voir 3 X.

62 Point repère de toutes les bornes milliaires de Narbonne, comme le point zéro des routes de France sur le parvis de Notre Dame à Paris (fig. 36).

63 R. Hilton, L. Lapierre, L.R. Decramer. Voies et cadastres romains, détection et mesures par satellite. Applications Days. CNES - CCT. “Archéologie et Télédétection”, avril 2008.

64 Ces résultats sont le fruit d’un travail en équipe. Aussi, nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidé sur le terrain, ainsi que ceux qui nous ont prodigué leurs conseils ou leurs encouragements. Je pense surtout à mon ami Michel, notre web master qui en assure sa diffusion.