8.4 Présentation en coordonnées romaines.
Position des bornes dans le référentiel romain.
A partir des épigraphies relevées, on a reporté dans le système : kardo, decumanus et centurie (pl. 6),
la position des bornes selon la forma*. Pour plus de clarté, on a fait figurer les principales cités
romaines, dont les positions sont déduites à partir de leurs coordonnées géographiques. Ces mêmes
bornes 10, 11, 9, 1, 12 et 13 se situent pratiquement sur un même axe.
Celui-ci est tel que :
dd /
uk = 7/ 10, où
dd est la différence des valeurs cardinales entre deux
termini, et
uk est la différence des valeurs décumanes.
Exemple:
(12-1) = 70 -56 /300 -280 = 7/10. Soit arctg 7/10 =
~35° (exactement 34°,9920). On
peut aussi lire ces deux bornes de la façon suivante :
Borne 1 : dd = 70 = 7*10, uk = 280 = 5*56 (ill. 2)
Borne 12 : dd = 56 = 7*8, uk = 300 = 5* 60.
Elles ont leurs valeurs propres multiples de 7 et 10.
Cet axe privilégié (
) représente une direction générale de progression des géomètres.
Sur la forma, on a prolongé cet axe
.
Il coupe le decumanus 0 (D0) en I de coordonnées : dd 0 = 7*0,
uk 380 = 5* 76. Ce point fictif se trouve dans le golfe de Gabès.
De même,
coupe le
kardo 0 (K0) en J de coordonnées : dd 266 = 7*38, uk 0 =5*0.
Ce point fictif se situe très loin dans le sud algérien.
Enfin, la méridienne provenant de l’origine (méridienne de Thala) passe par le point
G : dd 133= 7* 19, uk 190 = 5* 38. C’est le centre du cercle passant par les 4 points
caractéristiques : O, I, J, K. Ce cercle a pour rayon R =
= 231,92 centuries, soit
163,3 km. C’est le “centre de gravité” de la centuriation, il se situe au sud de Gafsa (pl. 6). Cette
méridienne origine définit la seconde diagonale (axe
) de la centuriation. C’est un axe astronomique
facilement accessible au géomètre grâce au cadran solaire. C’est la forme parfaite de la construction
géométrique qui suggère la solution et ce procédé de la diagonale est bien connu, il a été largement
utilisé dans la construction des cadastres (Anne Roth Congès. 1996. Modalités pratiques
d’implantation des cadastres romains : quelques aspects. MEFRA-108. p. 329 et suivantes).
En résumé, on peut dresser le tableau suivant :