11.4 La groma 7/10.
On peut donc à partir de ce quasi-losange imaginer une groma adaptée à cette centuriation (pl. 10).
C’est un croisillon (les diagonales du quasi-losange) inscrit dans un cercle (comme pour la groma
carrée), dont le centre est le pivot de l’instrument et où le réticule est décalé par rapport à l’axe, ce
qui est en conformité avec la position constatée de la cupule centrale. On peut ainsi assurer
successivement des visées orthogonales, à 35°, à 55° ou à 70° sur les quatre fils à plomb (fig. 11), le
perpendicum ou fil à plomb central ne servant qu’à positionner la station. Cette groma permet de
viser selon toutes les directions privilégiées et donc d’assurer la fermeture des triangles ou des
losanges de cette centuriation, ce que la groma carrée ne peut pas réaliser. Exemple: si on cale l’axe
OM sur le méridien, OP représente alors le decumanus, MN le cardo et ON l’axe de progression *.
Le pivot Q est décalé par rapport au réticule, c’est le point stationné. Un dessin de cette groma 7/10
est présenté planche 10. C’est un dessin d'un plan de réalisation, il ne prétend pas
représenter l’alidade romaine, mais il en respecte ses principes essentiels. Ce prototype sera validé
évidemment sur le terrain, c’est à dire qu’il reste soumis à modifications, et l’on sait combien il est
plus facile de corriger que de créer. Ces exercices pratiques de topographie avec une groma sont
rares, mais ils sont indispensables si on désire confronter une thèse à la réalité. Les premières
expérimentations qui ont été tentées (Adam J.P. 1982. Groma et chorobate. Exercices pratiques de
topographie antique. MEFRA, t.94, p.1012 -1029) montreraient la nécessité de restreindre le nombre
de visées dans les limites de l’acuité du topographe.