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La
Guerre de Jugurtha, une page d'histoire méconnue
"On trouvera difficilement dans les textes
des historiens de l'Antiquité un fait d'armes plus longuement raconté
que le stratagème qui a donné la victoire au Consul Marius en opération
dans le Sud tunisien, lors de la "Guerre de Jugurtha".
L'action du Ligure qui, ramassant des escargots, a trouvé la faille
permettant l'escalade de la falaise est notée dans ses moindres
détails... Il fut difficile de découvrir ce passage, qui ne s'est
révélé qu'en un seul point, où tous les conditions de l'aventure
étaient réunies." Par cette préface, André Berthier [i] annonçait pour la première fois la découverte de
cette voie historique par une équipe d'archéologues.
Des royaumes berbères incertains
Cet épisode du Ligure, longuement rapporté par Salluste [ii] , n'est pas anecdotique. Cette
escalade est non seulement une belle page d'alpinisme rétrospectif,
mais elle se révélera, par ses conséquences, capitale pour la carrière
politique de Marius, et fondamentale ensuite pour la géographie
historique de l'Afrique du Nord. En effet, grâce à ce stratagème,
Marius enleva la forteresse dans laquelle le roi Jugurtha avait
caché ses trésors, pour gagner la guerre et rentrer finalement dans
Cirta, la capitale de la Numidie. Or, il y avait à cette époque
deux villes qui portaient le même nom : Cirta, aujourd'hui Constantine
en Algérie et Cirta - Le Kef en Tunisie. La question de savoir jusqu'où
s'étendait le royaume de Jugurtha et quelle était sa capitale s'est
naturellement posée aux historiens. Le Bellum Jugurthinum
de Salluste représentait une source privilégiée, à cause de ses
informations et de la solidité de sa documentation et le chroniqueur
latin est dans ce cas très précis : cette forteresse se situait
"non loin du fleuve Muluccha qui séparait le royaume de Bocchus
et de Jugurtha" [iii] .
Lors de la présence française dans cette partie de l'Afrique, les
historiens ont donc tenté de reconnaître ce fleuve frontière. Mais
faute de pouvoir disposer suffisamment d'archéologues pour prospecter
le terrain et retrouver cette fameuse citadelle, ils n'eurent guère
le choix que de s'appuyer sur les textes et sur l'onomastique. Plusieurs
hypothèses furent émises. Celle qui finit par prévaloir fut celle
de Stéphane Gsell [iv] : il pensait reconnaître dans l'oued Moulouya,
un fleuve côtier marocain, le Muluccha de Salluste. La Numidie couvrait
donc la majeure partie de l'actuelle Tunisie et la totalité de l'Algérie
tellienne avec Cirta- Constantine comme capitale, tandis que la
Maurétanie, le royaume de Bocchus, s'étendait sur l'actuel royaume
chérifien.
Toutefois deux "détails" embarrassaient
les historiens : si Marius est allé combattre sur les bords de la
Moulouya, c'est une expédition de plus de deux mille kilomètres
aller-retour qu'il a dû entreprendre.
Fig.1
: Carte de l'Afrique du Nord et de la marche de Marius.
Or, Salluste n'en dit pas un mot. Une telle expédition au Maroc
depuis la Tunisie où toutes les campagnes précédentes s'étaient
alors déroulées, paraissait insensée et même irréalisable aux esprits
les plus pragmatiques. Gsell, lui-même, reconnaissait que cette
forteresse (sur les rives de la Moulouya) est "fort éloignée
des lieux où les Romains avaient combattu et hiverné jusqu'alors" [v] . Le second "détail" concernait la description
que Salluste faisait de Cirta. Au cours du siège de cette ville
tenue par Adherbal, Jugurtha "entoure ses murailles d'un fossé
et d'une palissade… , il s'efforce de gagner les défenseurs (en
étalant à leurs yeux, ostentare) par la corruption ou par
la terreur".
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Qui connaît Constantine et ses formidables
canyons serait étonné de telles manœuvres ! Gsell lui-même
en est conscient : "il (Salluste) ne connaissait pas
Cirta (Constantine), …il n'aurait certainement pas écrit que
Jugurtha, assiégeant la ville, l'entoura d'un fossé et d'un
retranchement" [vi] . Qu'à cela ne tienne, Salluste
s'est trompé ! Cette hypothèse deviendra cependant thèse pour
d'éminentes autorités dont Jérôme Carcopino [vii] et Albertini [viii] pour ne citer qu'eux. Cette version, traditionnellement
admise, est toujours enseignée dans les universités.
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Un archéologue contestataire.
Remettre en question l'identification Muluccha – Moulouya, soutenue
par des voix si autorisées relevait de la témérité. C'est pourtant
ce qu'un jeune archéologue, André Berthier, osa faire. Il était
conservateur des archives de l'Est algérien, directeur de la circonscription
archéologique et directeur du Musée de Constantine où il restera
en poste de 1932 à 1973. Son œuvre archéologique est importante.
On lui doit notamment l'exhumation de 1941 à 1973 de la cité de
Tiddis, dont la publication de son dernier ouvrage : Tiddis,
cité antique de Numidie [ix] en 2000 par
l'Institut de France, est venue couronner sa longue carrière de
chercheur.
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Table de
Jugurtha
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Celle-ci aurait pu être tranquille, si ce n'est un jour, une rencontre
singulière qui bouleversera sa vie. Il me fit part au cours de nos
premiers entretiens de cette promenade avec cet ami près des mines
du Kouif, rencontre qu'il a rapporté dans l'introduction de son
livre "La Numidie. Rome et le Maghreb" [x] . Alors qu'ils découvraient devant eux, émergeant
par delà les bois et les collines proches, une montagne tabulaire
immense se détachant à l'horizon, son ami Alexis Truillot lui fit
une confidence :
- Voilà, me dit mon ami, la Kalaat-Sename appelée aussi "Table
de Jugurtha". C'est la forteresse si minutieusement décrite
par Salluste, dont Marius n'aurait pu s'emparer si un soldat ligure
n'avait découvert dans le rocher une large fissure où l'on pût faire
grimper un détachement d'élite". C'était, ajoute-t-il,
son premier contact avec une donnée historique véritable sur le
terrain. Il venait en fait de découvrir pour la première fois cette
Kalaat, cette montagne sacrée qui fera partie de sa trilogie : la
Kalaat, Tiddis, et le mont Réa à la Chaux des Crotenay qui marqueront
toute sa carrière d'archéologue.
Cela se passait près de la frontière algéro-tunisienne quelques
temps avant l'entrée en guerre de la France et sa mobilisation.
Il advint quelques mois plus tard, après son débarquement à Ajaccio,
qu'il trouva un Salluste dans une librairie de la ville. A sa lecture,
les remarques de son ami Truillot lui revinrent en mémoire et il
fut convaincu de la justesse de ses propos. C'est ainsi qu'il publia
en 1949 avec deux confrères un petit opuscule : le Bellum Jugurthinum
de Salluste et le problème de Cirta [xi] .
Une thèse non-conformiste.
A partir de réflexions de bon sens étayées sur la géographie du
pays, André Berthier proposait que la Muluccha de Salluste soit
plus vraisemblablement l'oued Mellégue, cet affluent majeur de la
Medjerda dans l'Est algérien et que la forteresse connue par les
prouesses du Ligure ne se trouve pas autre part que sur cette "Table
de Jugurtha". La frontière entre les royaumes de Numidie et
de Maurétanie était purement déplacée de plus de mille kilomètres
vers l'est et la capitale de Jugurtha transférée de Constantine
en Algérie, au Kef en Tunisie. La proposition, il faut en convenir,
était contraire à la thèse défendue par les autorités de l'Institut.
Commençait alors ce qui deviendra "le cas Berthier".
Pensez donc ! Un administrateur de province mettant en cause la
thèse de l'Institut de France. La proposition ne peut être pas sérieuse.
Elle n'est pas "politiquement correcte". La France n'a-t-elle
pas repris, dans son extrême sagesse, l'œuvre civilisatrice de la
grande Rome ! Consciemment ou non, la façon d'écrire l'histoire
n'est jamais neutre. On fit donc comprendre à André Berthier l'incongruité
de son hypothèse, et comme André Wartelle le dit dans la préface
à la Numidie. Rome et le Maghreb : "Quand, en 1949,
il publia son étude intitulée Le Bellum Jugurthinum de Salluste
et le problème de Cirta, à peine le monde savant daigna-t-il
y prêter attention. On le cita parfois, mais plutôt par condescendance,
pour ne rien oublier : on ne le lut point ; on ne prit pas en compte
ses arguments ; on négligea sa démonstration, pourtant marquée au
coin brûlant du plus pur bon sens" [xii] . Bref, on dressa un voile invisible autour de
sa thèse ; ses amis de la première heure prirent sous la pression
quelques distances avec lui. L'histoire n'est pas un long fleuve
tranquille, surtout lorsqu'on innove, qu'il y a des conflits de
personnes qui redoublent les conflits intellectuels.
Un encouragement discret.
André Berthier était d'une étonnante indépendance d'esprit et de
caractère. C'était sans compter sur sa pugnacité et sur sa conviction
profonde en ses idées. Il avait reçu un soutien discret de Jérôme
Carcopino pour qui il entretenait une réelle admiration, quoi qu'il
ait professé une thèse contraire.
André Berthier resta fort discret sur cet appui qu'il me confia
quelques temps avant sa disparition et que je me devais de conserver
de son vivant. Ceci se passait en 1950 au Prieuré de la Ferté sur
Aube dans la propriété de Jérôme Carcopino [xiii] au cours d'un de leurs entretiens.
-"Je ne vous donne pas mon adhésion, mais je vous donne mieux
que cela, car je suis hésitant. C'est une victoire pour vous. Ne
tenez plus aucun compte des lettres que je vous ai écrites auparavant.
Cela ferait une belle thèse."
- "Pourquoi
hésitation", me dit-il
Il avait rencontré Bernard Simiaux de la Revue "Homme
et Monde", lequel venait de lire l'article de René Louis
sur Cirta Regia, et il poursuivit :
- "Vous
en faites de belles, - dit-il à son ami. Savez-vous que, si Berthier
a raison, tout ce qu'on a écrit sur l'Afrique du Nord serait faux".
André Berthier poursuivit donc ses travaux, étayant son argument
sur les textes historiques anciens, les épigraphies négligées, la
géographie du pays, prenant en compte les avis de ces officiers
qui savaient ce qu'était une armée en campagne dans un pays en somme
jamais soumis. Il eût surtout le temps de bien connaître cette terre
d'Afrique, ses peuples et leurs traditions qu'il comprenait et qu'il
aima profondément. Il dira [xiv] plus tard son mûrissement continu, ce lent travail
d'approfondissement de la connaissance du pays, et sa surprise de
constater combien cette Numidie est si différente de celle décrite
et comprise par ses contemporains. Il avait noté le fossé psychologique,
politique et institutionnel qui se creusait entre les deux rives
de la Méditerranée, et ce décalage entre l'Algérie et la Métropole
s'était insidieusement étendu dans le domaine de la recherche intellectuelle
et scientifique, avec des conceptions schématiques et parfois dogmatiques
sur les réalités algériennes. Ses recherches sur le terrain l'avaient
conduit à vivre en un extraordinaire tête-à-tête avec l'histoire
romaine de l'Afrique du Nord.
Vers une autre question épineuse
: Alésia.
Mais déjà le contexte politique avait changé.
L'Algérie était rentrée dans la tourmente. Même si les fouilles
sur Tiddis se poursuivaient tant bien que mal, il n'était plus question
de parcourir le pays sur les traces de Jugurtha. Aussi André Berthier
s'était-il lancé dans une entreprise encore plus périlleuse.
"Il m'a paru qu'il était avant tout nécessaire de négliger,
dans un premier temps, les travaux des historiens contemporains
et de se reporter aux seules sources. Ces sources devaient être
étudiées dans la pureté de leur témoignage. Les opérations guerrières
devaient faire l'objet d'une constante confrontation avec le terrain.
D'où ma première démarche ; relire les textes en ayant constamment
sous les yeux les cartes d'état-major" [xv] . Or, la publication en 1958
par Jérôme Carcopino [xvi] d'un ouvrage
sur la question d'Alésia, ouvrage semble-t-il rédigé à la hâte,
le déçut fortement. Il replongea dans les Commentaires de
César, puis à partir de sa méthode du "portrait-robot"
et sur la base des cartes d'état-major, il tenta de retrouver un
site qui répondait aux multiples problèmes du siège d'Alésia. Au
bout de nombreux essais de comparaisons, un site lui sembla enfin
correspondre à ce qu'il cherchait : il ne se trouvait ni dans la
Côte d'Or ni dans le Doubs, mais dans le département du Jura, à
Chaux-les-Crotenay.
C'est ainsi qu'il commença ses premières reconnaissances
sur le terrain lors de ses congés en Métropole. Il obtint une autorisation
pour des premiers sondages, sondages qui se montrèrent encourageants
mais pas entièrement concluants. C'était méconnaître le milieu archéologique.
Commença alors une querelle d'experts qui tourna rapidement à la
polémique lorsque le journal "Le Monde" publia
en 1967 un article : Contre les thèses généralement admises,
un archéologue français situe Alésia au sud de Champagnole".
Cette mise en doute d'un site officiel en Métropole à Alise-Sainte
Reine par un Berthier qui avait déjà fait des siennes avec Cirta
en Algérie, n'était pas du goût de tout le monde. La question d'Alésia
était bien plus grave que le problème de Cirta dans la lointaine
et indépendante Algérie. Elle touchait trop d'intérêts particuliers.
D'où la nécessité d'établir une barrière de silence autour de lui,
faute de pouvoir lui dresser un procès inquisiteur.
Une œuvre oubliée.
C'est ainsi qu'il publia dans un tel contexte en 1981,
"La Numidie. Rome et le Maghreb", la thèse que
lui avait suggérée Jérôme Carcopino. Elle sera encore négligée.
Pourtant Ronald Syme [xvii] avait précisé dans son Salluste "qu'il y
a des chances que, dans un cas sur trois, le Muluccha de Salluste
ne soit pas la Moulouya située si loin à l'Ouest". On continuait
cependant de professer dans l'Encyclopédie Berbère [xviii] que Constantine était la Cirta de Salluste.
La méthode employée est des plus étonnante. Une longue bibliographie [xix] à Cirta-Constantine cite Berthier neuf fois -
on ne pouvait faire moins pour un archéologue qui avait fait des
découvertes dans sa ville -, mais aucune référence à sa thèse sur
Cirta. André Wartelle disait qu'on le citait pour ne rien
oublier, mais qu'on ne le lisait point ; mieux ici, on escamotait
purement et simplement sa thèse contradictoire.
C'est que le monde des Africanistes avait changé dans
un contexte politique modifié. Les états du Maghreb avaient acquis
leur indépendance et les recherches archéologiques n'étaient plus
ce qu'elles étaient. Elles passaient nécessairement par une coopération.
Opération lourde à mettre en œuvre qui découragera bon nombre de
jeunes chercheurs. Les spécialistes ayant vécu dans ces pays se
faisaient de plus en plus rares. Il était loin ce temps où l'on
commandait aux officiers topographes de prospecter le terrain, d'effectuer
des recherches pour son propre compte. Insensiblement la source
des nouveautés se tarissait. On passait dans nos institutions de
ces multiples découvertes à des chantiers rares et ciblés. Faute
de matière archéologique, on travaillait sur les écrits des prédécesseurs
dont on a vite fait le tour. La valeur d'une publication se mesurait
à l'aune de la longueur de sa bibliographie et non plus sur la découverte
inédite.
Dans le contexte d'une indépendance récente, certains sujets sensibles
comme la Berbérité étaient écartés. La vision historique portée
sur l'Afrique romaine par les anciens colonisateurs provoque parfois
des réactions contre les schémas simplificateurs des bienfaits de
la civilisation romaine ou contre l'héritage des frontières coloniales.
Cette vision reste encore un élément non négligeable de l'actuelle
géopolitique du Maghreb. La saga de Jugurtha, petit-fils de Massinissa,
ce rebelle face à l'invasion romaine ne continue-t-il pas de passionner
certains Berbères à la recherche de leur propre identité ? La thèse
de Berthier est trop dérangeante. Pensez donc ! enlever le mythe
de Jugurtha aux Kabyles, transférer sa capitale d'Algérie en Tunisie.
La vérité historique importe peu dans ce cas, il faut que le peuple
ait des bases glorieuses pour raccrocher son histoire.
Jérôme Carcopino ne disait-il pas la même chose pour le mythe de
Vercingétorix :
-
"Il est difficile d'apporter la preuve mathématique
(comme celle de 2 et 2 font 4, disait-il au Général Henry- Martin)
de la solution Alise-Alésia. Mais si les spécialistes peuvent encore
en discuter, il faut pour la masse du public une solution précise,
au moins provisoire" [xx] .
Nous ne nous prononcerons pas sur la question de savoir si la solution
d'Alésia est restée provisoire ou non, mais l'édition de son ouvrage
"Alésia" chez Picard devint impossible …et entraîna le
silence prudent des Africanistes sur ses travaux en Numidie.
La légende de Jugurtha.
Paradoxalement, c'est à partir d'une légende, la tradition
orale restant vive chez les Berbères du Haut-Mellégue, que l'affaire
de la Numidie fut relancée. Natif des mines d'Ouenza près de la
frontière algéro-tunisienne, j'y ai passé toute mon enfance. J'avais
appris auprès des autochtones l'histoire d'un roi berbère, une de
ces légendes merveilleuses que les anciens transmettent de génération
en génération. Ce roi, "Yougurtha" disait-on, avait caché
ses trésors sur la grande " mésa " voisine, une montagne
tabulaire tranchant sur le reste de la plaine qu'on apercevait du
côté tunisien et que les "Roumis" (Romains) avaient assiégée.
L'occasion me fut donnée un jour d'une excursion sur cette "Table
de Jugurtha". On n'accédait sur la table que par un sentier
étroit taillé dans le rocher, tout le reste était à pic et inaccessible.
A mi-hauteur, une forte tour fermée par une lourde porte bloquait
ce seul accès. Au débouché du sentier, un champ de ruines et de
blocs écroulés occupait la première partie de ce vaste plateau.
Seule émergeait de ces tristes ruines la koubba blanche d'un petit
marabout. Le point de vue depuis cet observatoire élevé et étendu
était remarquable. On apercevait dans un tour d'horizon de nombreux
pics isolés, ces "jebels" caractéristiques qui hérissent
les vastes terres du Haut-Tell. On distinguait en particulier près
du pic d'Ouenza, le mince filet de l'oued Mellègue, cet oued dans
lequel on allait parfois se baigner. Au pied de la Table se trouvait
le village minier de Kalaat Senam, tandis que plus loin, vers le
nord, se distinguait la blanche ville du Kef juchée sur sa colline.
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Ce vaste plateau était inhabité, seuls quelques
ânes et chevaux broutaient une herbe rare. Il régnait en ces
lieux désertiques et silencieux une atmosphère étrange, mystique,
indéfinissable qui m'a profondément marqué.
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De longues années plus tard, alors que je relisais
dans une bibliothèque de Toulouse la "Guerre de Jugurtha",
je fus surpris de la concomitance entre le texte de Salluste et
ces souvenirs d'adolescence. Je pensais que l'histoire des bergers
n'était pas si légendaire que cela. Cependant un point m'intriguait,
une note de bas de page de l'éditeur signalée que la rivière Muluccha
qui, selon Salluste, coulait non loin de la forteresse enlevée par
Marius, se situait dans le lointain Maroc et s'appelait Moulouya.
Je consultais donc les livres d'histoire pour éclaircir la question.
Il n'y avait pas de doute, les historiens avaient placé le castellum
de Salluste au Maroc. Cela paraissait bien étonnant, puisque toutes
les péripéties de la "Guerre de Jugurtha" se déroulaient
en général en terre tunisienne et que Marius revenait d'un raid
sur Gafsa, à cent quatre vingt kilomètres au sud de la Table de
Jugurtha. Comment diantre, avait-il fait pour traverser toute l'"Algérie
en rébellion" pour aller attaquer un fortin si lointain au
Maroc ! J'avais vu et appris à quel prix, il avait été difficile
pour nos soldats motorisés de traverser la région des Aurès-Nemencha.
Une mission exploratoire vers la Table de Jugurtha.
A la lecture de ces livres d'histoire, je devinais
la parfaite méconnaissance de ces professeurs de Paris qui, bien
que très érudits, semblaient ignorer profondément les mentalités
de ces peuples d'Afrique du Nord. Scientifique de formation, je
ne concevais pas que l'hypothèse de la Table de Jugurtha n'ait même
pas été évoquée. Chercheur en laboratoire, je ne comprenais pas
que des vérifications expérimentales, c'est à dire des recherches
archéologiques n'aient pas été entreprises sur ce site. Pourtant
Salluste est prolixe en informations et en descriptions géographiques.
Il suffisait de reprendre in extenso son texte, rien que le texte
et de le confronter au terrain. Une façon d'aboutir et de vérifier
les dires de Salluste était de découvrir la fameuse voie du Ligure,
puisqu'il y consacre quatre chapitres. Le géographe Monchicourt
qui connaissait bien le pays ne parlait-il pas d'une voie d'escalade
pour atteindre le sommet du plateau ?
" Partout ailleurs, la Kalâat Senam est à pic sur une hauteur
trop considérable pour qu'une escalade soit possible. C'est à peine
si une fente béante entre deux des fahouls de l'angle sud-est peut
permettre de se faufiler". L'alpinisme faisait partie de mes
loisirs : refaire une "première" dans une "voie historique"
devenait un challenge.
Une équipe d'amis compétents pour ce
genre de mission était ainsi constituée et arrivait un jour à Kalâat
Senam. Les lieux n'avaient guère changé et l'exploration systématique
commença. Elle dura plus d'une semaine.
Fig.1 : Plan du Castellum.
Tous les termes descriptifs de Salluste s'appliquaient au site
: les silos à grains et les réserves d'eau des Numides, les sources
près desquelles stationnaient les troupes romaines, des pièces de
monnaie numides et romaines étaient aussi trouvées. Tout correspondait,
mais impossible de retrouver le passage du Ligure, bien que de nombreuses
voies d'escalade eussent été ouvertes par notre guide de montagne.
C'était à désespérer.
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Enfin dans les derniers jours, notre guide qui était parti
fouiner parmi les fahouls, revint au camp et annonça simplement
:
-" J'ai trouvé la voie du Ligure. C'est d'une
facilité déconcertante".
La voie historique était ainsi refaite dans les mêmes termes
que l'exploit du soldat rapporté par Salluste. Il n'y a plus
de doute, le castellum de Salluste est bien la Table
de Jugurtha et le fleuve Muluccha ne peut pas être autre que
le Mellégue (Melek en Berbère).
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La voie du Ligure
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Où il est plus facile de découvrir la vérité que de la faire
savoir !
A notre retour de mission, un rendez-vous était
pris avec André Berthier. En effet, au cours de nos préparatifs
j'étais tombé par hasard à l'université sur un livre : " La
Numidie. Rome et le Maghreb" d'un certain Berthier qui était
peu cité par ses confrères. Quelle n'avait pas été ma surprise de
constater à sa lecture le parallélisme de notre parcourt dans cette
affaire : une histoire qui commence par une légende recueillie aux
environs de la Table de Jugurtha, un vécu dans l'Est algérien, une
approche identique pour résoudre un problème. Mais André Berthier
était un véritable archéologue, un historien qui connaissait son
affaire. Nous lui apportions, indépendamment de sa thèse, des résultats
qui la confortaient. Cette première rencontre avec André Berthier
et de son épouse Suzette fut pour moi des plus enrichissantes. L'homme
était dans ce domaine d'une grande érudition et d'une probité absolue.
Il m'instruisit sur son propre parcourt et des difficultés qu'il
rencontra dans cette affaire de Numidie, ainsi que sur celle d'Alésia.
C'est ainsi qu'on tentait de faire connaître ces éléments nouveaux,
pensant sans doute naïvement qu'ils intéresseraient les archéologues
officiels.
C'était mal connaître le cercle des Africanistes. Les
raisons d'un refus de publication portaient toujours sur la forme,
jamais sur le fond : on commettait le sacrilège de ne pas citer
les dits correcteurs. L'érudition se mesurait à la longueur de la
bibliographie et non pas aux résultats expérimentaux. Mais surtout
dans ces comités de lecture, on était juge et partie à la fois.
Ceux qui s'étaient opposés à Berthier dans l'affaire d'Alésia ne
pouvaient pas décemment soutenir un de ses disciples. Certains parmi
ceux compétents en la matière en étaient restés à la grande Numidie.
Les nouvelles preuves apportées rendaient caduques leurs écrits.
Or, dans un conflit scientifique majeur, s'il apparaît finalement
que l'un des protagonistes a tort, il est scientifiquement fini
ou presque. D'où, la méthode bien connue et éprouvée d'occulter
délibérément les nouveautés.
Un fossé existe dans nos universités entre la méthodologie appliquée
dans les sciences exactes et expérimentales et l'approche utilisée
par les humanistes. Schématiquement, d'un côté une équipe pluridisciplinaire
qui travaille dans un laboratoire, de l'autre des individualités
qui étudient le plus souvent dans une bibliothèque. Il est, de plus,
étonnant de constater combien notre recherche est cloisonnée, que
ce soit entre les disciplines ou dans un même domaine entre les
spécialités. La géographie historique de l'Afrique du Nord, par
exemple, semble avoir échappé aux géographes et dans une grande
mesure à cette époque aux historiens non français. On ne peut que
le regretter. La vision de Mommsen [xxi] n'est pas celle de Gsell [xxii] , comme la thèse de Barthel [xxiii] est en opposition avec celle
de Toutain [xxiv] sur la grande
centuriation tunisienne, autre sujet que nous traitons par ailleurs.
L'assentiment, en privé, de Jérôme Carcopino aux idées
d'André Berthier fut tardif. En tout cas, trente ans plus tard,
on continue de professer dans nos institutions l'absurdité d'une
Numidie monolithique et démesurée, s'étendant depuis les Syrtes
jusqu'à la Moulouïa marocaine. Notre recherche et notre enseignement
universitaire à ce propos souffriraient-ils d'un strabisme cruel
? La réponse me fut donnée lors d'une conférence sur nos découvertes
sur la Table de Jugurtha par un professeur d'université :
"Vous avez raison sur la Numidie" me dit-il, et d'enchaîner…"Mais
je ne puis vous aider".
Cette confidence comprenait deux vérités : la première encourageante
que la thèse d'André Berthier est incontestable, la seconde plus
subtile qu'on ne s'attaque pas à un dogme. Je compris alors les
lourds et permanents silences qui pesaient sur sa théorie et les
oppositions sournoises qui entouraient nos travaux. La géographie
historique n'est pas une science, elle serait pour certains une
religion. La malédiction dont parle l'abbé Wartelle dans sa préface
se serait-elle abattue sur cette discipline ? Il n'y a pourtant
pas de déshonneur à rectifier une doctrine, si c'est pour faire
avancer la science.
Un exemple à suivre.
Mais oublions ces critiques, laissons de côté
ces querelles, pour nous attacher à suivre ces précieux auxiliaires
de l'archéologie. Ils sont restés discrets : leur nom apparaît peu
dans les ouvrages érudits ; ils sont allés sur tous les terrains
dans des conditions parfois difficiles, surtout si on loge sous
la tente ; ils connaissent le pays et beaucoup sa langue, ce qui
est indispensable pour comprendre son histoire ; ils ont lu leurs
classiques : ils avaient fait leurs humanités ; mais surtout ils
avaient un bagage scientifique indiscutable : c'était des officiers-géographes,
des géodésiens et des topographes de premier plan.
Ces officiers du Service Géographique des Armées avaient
été réquisitionnés, dirons-nous aujourd'hui, par le Comité des Travaux
Historiques et Scientifiques pour une mission précise : dresser
en sus de leurs travaux de cartographie, un inventaire aussi précis
que possible des richesses archéologiques de cette Afrique du Nord.
Quel contraste ! Après les imprécisions, voici venus les opérations
mathématiques, les levers rigoureux. Après les phrases sans campagnes
archéologiques, les explorations sans phrases, et l'époque héroïque
des découvertes historiques.
Le résultat final est connu, ce sont ces cartes d'état-major
de Tunisie et d'Algérie. Ce sont ces cartes au 1/50.000e
et au 1/100.000e sur lesquelles sont notées avec précision
toutes les ruines anciennes dignes de ce nom. Ce sont ces rapports
manuscrits, couverts de croquis à la plume et d'épigraphie, envoyés
régulièrement aux autorités archéologiques. Ils alimenteront anonymement
le Corpus, cette œuvre gigantesque et remarquable de Mommsen ou
encore de Cagnat. De ces archives, de ses vestiges pourrait-on dire,
une copie envoyée au Dépôt de la Guerre est retombée à l'Institut
Géographique de France, son digne successeur. Soulevons le couvercle
du carton où reposent depuis près d'un siècle les écrits de ces
officiers-géographes, vous y trouverez la véritable "guerre
de Jugurtha". Vous retrouverez la réponse à l'énigme du castellum
de Jugurtha dans le rapport du capitaine de Vauvineux. Vous identifierez
les éléments topographiques rapportés si précisément par Salluste
sur les minutes du capitaine Désiré. Vous reconnaîtrez dans le
répertoire de ces topographes, les bornes gromatiques des centurions-triangulateurs
qui établissaient leur propre carte d'état-major. Ces officiers
n'en sont-ils pas les dignes successeurs ! Mais le capitaine de
Vauvineux a été négligé : son rapport inédit vient juste d'être
publié [xxv] ,
le Capitaine Désiré oublié : ses travaux sur la Table viennent juste
d'être cité [xxvi]
, pillé le Capitaine Donau avant d'être finalement reconnu [xxvii] .
Où tout ne serait qu'affaire d'anachronisme !
Pourtant de Vauvineux rapporte la tradition
orale concernant la Table de Jugurtha. Il décrit en termes identiques
à ceux de Salluste cette "montagne rocheuse d'une hauteur immense,
assez étendue pour porter un fortin". Le castellum
de Salluste était déjà identifié en 1896 et le fleuve frontière
Muluccha- Melleg connu des anciens. Et de là, placer Cirta au Kef
il n'y avait qu'un pas à faire, puisque Constantine se situait bien
au-delà de la frontière numide. Mais le ver était déjà dans le fruit.
En effet, par instructions spéciales, on demandait à ces officiers
de reconnaître les cités et les voies romaines à partir de deux
documents anciens : la Table de Peutinger et l'Itinéraire
d'Antonin. Ces documents géographiques, outre qu'ils comportaient
de graves erreurs, étaient surtout tardifs (IIIe et IVe siècle pour
la Table, IIIe siècle pour l'Itinéraire). Il ne viendrait
à l'esprit de personne, en matière de géographie politique, de confondre
aujourd'hui les frontières de ces pays, issues de la colonisation,
avec celles existantes quatre siècles avant l'arrivée des Français.
A fortiori s'appuyer sur des documents si tardifs pour retrouver
les frontières d'une confédération de tribus, mouvantes par excellence,
quatre siècles plutôt, serait d'un anachronisme évident. Pourtant,
c'est ce qui fut fait.
Pour ses recherches archéologiques, le Comité s'appuyait à cette
époque, dans un soucis de simplification, sur une Afrique totalement
romanisée et tardive. La carte de l'Afrique romaine annexée aux
instructions, la Table de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin servant
de référence souffraient déjà de cette simplification abusive et
de ce métachronisme. "Cet anachronisme est la rançon de la
cartographie historique dés que celle-ci se réfère à une période
de trop longue durée" fait remarquer Salama. Que penser alors
d'une période débordant de la conquête romaine ? On peut se demander,
comme le souligne Berthier, si la confusion dans la dénomination
de Sicca et Cirta Regia ne procèderait pas d'un tel
anachronisme ?
Qu'au IIIe siècle Cirta soit à Constantine, personne n'en disconviendra.
Mais de là à placer Cirta à Constantine et appeler Muthul l'oued
Mellègue dans sa "carte pour servir à l'étude de la guerre
de Jugurtha" comme le fit Stéphane Gsell [xxviii] , il y a, dirons-nous, déjà de la conclusion
dans la démonstration. Par contre, Salluste est contemporain de
ces événements, il connaissait le pays. Les faits rapportés et les
descriptions des lieux évoqués le prouvent suffisamment. On ne peut
pas toujours le soupçonner d'erreurs ou de confusions.
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Il suffit simplement de monter aujourd'hui
sur les remparts de la citadelle (byzantine) du Kef pour observer
au loin" tranchant sur le reste de la plaine, cette montagne
rocheuse d'une hauteur immense, assez étendue pour porter
un fortin". Cette Table de Jugurtha, reconnue par les
officiers-géographes et identifiée par notre équipe, détermine
le fleuve frontière Melleg-Muluccha, confirmant ainsi la thèse
d'André Berthier.
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Vers une reconnaissance posthume
Une reconnaissance évidente a été exprimée
par l'Institut pour les travaux d'André Berthier à Tiddis, mais
bien tardive : son ouvrage a été publié quelques mois avant sa disparition.
Reste que l'hypothèse provisoire de Stéphane Gsell sur une Numidie
démesurée, étendue depuis les Syrtes jusqu'à la Moulouya marocaine,
est la seule enseignée dans nos universités et continue d'abuser
nos chercheurs. Le salut viendra, puisque justice il faudra, par
une reconnaissance de sa thèse. Cette reconnaissance formelle viendra
probablement un jour de Tunisie. Déjà une analyse remarquable du
problème de la Muluccha et des travaux d'André Berthier vient d'être
présentée dans une revue [xxix] francophone et arabophone
de Tunis. Les recherches archéologiques timidement démarrées sur
et autour de la Table de Jugurtha commencent à porter leurs fruits [xxx] . On évoque maintenant Salluste et la prise de
la forteresse à propos de cette Table [xxxi] . Les officiers topographes ont montré la voie
à suivre. Il faut prospecter pour apporter des nouveautés. La découverte
récente dans la région de Thala d'une borne des Musulames [xxxii] apporte ainsi un éclairage
nouveau sur les frontières de ces tribus numides liées à Jugurtha.
La porte de leur propre histoire s'entrouvrirait-elle enfin devant
ces chercheurs tunisiens ?
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Mais
quelle plus belle reconnaissance pour André Berthier que cette
journée du 2 juin 2001 sur la Table de Jugurtha ! Une première
reconstitution historique, devant les autorités et le corps
diplomatique de ces événements mémorables, faite par la population
locale dans les pures traditions du pays. Ce n'était pas du
folklore.
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C'était la représentation d'une tragédie antique
qui se renouvelait pour la première fois sur le site même
du drame. Les indigènes se réappropriaient enfin leur propre
histoire.
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Ils retrouvaient leurs
racines, ils se reconnaissaient dans la légende :
Ô Kalâat ! Ô Kalâat !
Je veux entendre ton écho
Et me renseigner de ce qui s'est passé.
Kalâat : "Tu n'es ni de l'Est, ni de l'Ouest,
Neutre entre deux pays".
Elle répond : "Si tu savais ce que je cache
Dans mon ventre…, des trésors sans équivalents,
Ni en Tunisie, ni en Zaghouan". [xxxiii]
Lionel R. Decramer
Toulouse le 12 décembre 2001.
[<-] [i] André Berthier (1907-†2000)
Ancien correspondant de l'Institut de France. Préface de L'énigme
du Castellum de Salluste dans la Guerre de Jugurtha. L.
Decramer. 1996. L'information historique, vol.58, p. 141-148.
[<-] [ii] Salluste. La Guerre de
Jugurtha. Les Belles Lettres, liv. III, XCIII –XCIV.
[<-] [viii] Albertini E. 1939. Recueil
des Inscriptions latines de l'Algérie. R. Af.
, t. 83, p. 26-34.
[ix] Berthier A., Decramer L.R., Ouasli Ch. 2001. Nouvelles recherches
sur le Bellum Jugurthinum. Hommage à André Berthier.
[<-] [x] [x] Berthier
A. 1981. La Numidie, Rome et le Maghreb. Picard.
[<-] [xi] Berthier A., Juillet J., Charlier R. 1949. Le Bellum Jugurthinum
de Salluste et le problème de Cirta. R.S.A.C.,
t. 67, p. 1-146.
[<-] [xii] Berthier A. Préface de
la Numidie, Rome et le Maghreb,p.7.
[<-] [xiii] Berthier A., Decramer
L.R., Ouasli Ch. 2001. Nouvelles recherches sur le Bellum
Jugurthinum. Hommage à André Berthier.
[<-] [xiv] ibid., La Numidie,
introduction, p. 23.
[<-] [xv] Brenet A. 1996. Les escargots
de la Muluccha. Institut Vitruve.
[<-] [xvi] Carcopino J. 1958. Alésia
et les ruses de César. Flammarion.
[<-] [xvii] Syme R. 1962. Salluste.
Traduction de P. Robin, C.R.H.A., vol. 49, p. 126.
[<-] [xviii] Encyclopédie Berbère, vol. XIII, p. Cirta / 1967.
[<-] [xxii] Gsell S. 1928. Histoire
ancienne de l'Afrique du Nord. T. VII, livre II, p. 121-265.
[<-] [xxiii] Barthel W. 191. Römische
Limitazion in der Provinz Africa, p. 39- 126.
[<-] [xxiv] Toutain J. 1910. Le
cadastre de l'Afrique romaine. Bull. de la S.N.A.F, p. 79-103.
[<-] [xxv] Decramer L.R., Ouasli Ch.,
Martin A.1999. A propos de la Table de Jugurtha (selon le
carnet de route du Capitaine de Vauvineux). IBLA, t. 62,
n° 183, p. 15-30.
[<-] [xxvi] Decramer L.R., Hilton R. 1996. Le problème de la grande
centuriation de l'Africa Nova. Esquisse d'une solution.
Les cahiers de la Tunisie, t. XLIX, n° 174, p. 43- 96.
[<-] [xxix] Ferré A. 2001. Notes de
lecture. IBLA, t. 1, n° 187, p. 71-77.
[<-] [xxx] M'Charek A. 1999. De
Saint-Augustin à Al-Bakri sur la localisation de l'Ager Bullensis.
C.R.A.I.1999.
[<-] [xxxi] M'Charek A. 1999. Kalaat-Sename,
une forteresse-refuge de l'Antiquité aux temps modernes.
Histoire et Civilisation du Maghreb.
[<-] [xxxii] Naddari L. 2000. Une
nouvelle borne des Musulames. Africa XVIII,
p. 43-51.
[<-] [xxxiii] Poème
populaire récité par Chérif Jaouadi et traduit par Chérif Ouasli.
Kalâat-Senam, avril 1995.
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